Wednesday, October 16, 2013

Marcher porte à réfléchir

J'ai commencé à marcher pour venir au travail. Une marche d'un peu plus de 4 km. Le premier kilomètre se fait bien; je dépose ma fille à la garderie. Une station de métro se trouve à quelques pas de là. Il serait aisé d'y entrer et d'être au boulot en trente-cinq minutes. Mais cela impliquerait de dépendre de l'arrivée du métro et de devoir faire un transfert, puis de descendre pendant un autre kilomètre du métro. Je peux aussi continuer en ligne droite pour y aller à pied, et espérer pouvoir sauter dans un bus, qui passe aux vingt-cinq minutes, éventuellement, ou marcher tout au long. Je finis invariablement par marcher tout au long. Le second kilomètre, je suis sur mon air d'aller, ça va bien. Je remplis mes poumons d'air frais, je me sens confiante, je pense à ma journée à venir. Le troisième kilomètre, je commence à en avoir marre. Je sais que le bus passera bientôt et je me demande si je ne devrais pas plutôt l'attendre, bien qu'il m'en reste si peu! Je me dis alors que, bien qu'il me reste le pont à passer, le pire est fait et que je suis aussi bien de continuer. Sauf que je n'ai pas envie de faire la petite montée! Une fois sur le pont, je sais qu'il m'en reste peu, qu'un petit kilomètre. Je suis encouragée par la perspective de voir la rue de l'organisme tout près. J'arrive finalement au travail avec un grand sourire sur les lèvres, revigorée par cette marche matinale et en pleine forme pour débuter ma journée.

Pourquoi est-ce que je vous raconte cela? Parce que ce moment de ma journée peut être comparé aux démarches que font les personnes en situation d'itinérance pour se sortir de la rue ou de leurs dépendances. Au début, ils sont motivés, prêts à tout. Puis, quand les obstacles commencent à survenir, ils ont envie de tout lâcher, d'arrêter d'avancer. Les obstacles semblent insurmontables et il leur reste la moitié du chemin à faire! Et puis ils vont que là, devant, il y a cette autre côte à franchir, qui requiert d'autres efforts, d'autre énergie qu'ils n'ont plus nécessairement. Puis, une fois que les démarches sont bien entamées, l'appartement est visité, ils sont entrés en désintox ou autre, reste à tenir le coup pour terminer la randonnée. Et puis le sourire revient pour eux aussi.

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