Thursday, December 20, 2012

Une caricature pertinente

L'édition actuelle du magazine New Yorker a passé une caricature que je ne peux pas m'empêcher de vous partager, en raison de son éloquence et de sa véracité.

Monday, December 17, 2012

En souvenir de monsieur Ignace -un texte d'Isabelle Crouzet


Un ticket (jargon québécois) ou une prune (jargon français) pour ça !! Une société qui divague...
De bon matin et à Montréal, je monte dans l’auto. Un papier sur le siège du conducteur. Je me dis que ce doit être un ticket de la parapharmacie car c’est de la même couleur.
En regardant de plus près, je constate qu’il s’agit d’une contravention pour ne pas avoir fermé à clé notre auto. Montant à payer : environ 50 $.
En quoi mon comportement est-il nuisible pour la société ? Comme je n’aime pas cultiver les sensations négatives mais davantage cueillir les belles choses de la vie, je paie.
Et je me dis que quand j’aurais cinq minutes, je passerai au poste de police de notre quartier.
L’explication du policier que j’anticipais conventionnelle voire creuse : « c’est le code de la sécurité routière qui est appliqué et si vous n’êtes pas contente madame, vous pouvez déposer une plainte au ministère de je ne sais trop quoi ». Ah oui, j’oubliais l’autre volet de la réponse : « si vous vous faîtes voler des objets dans votre véhicule, vous allez faire marcher vos assurances et c’est la société qui paiera. Il ne faut pas attirer les voleurs. Il ne faut pas leur donner envie ».
J’y avais bien pensé mais vous savez quoi ? Ce qui me gène dans tout cela, ce n’est pas tant de payer ces 47 $ car à la fin de l’année, comme dirait l’autre, la différence ne paraîtra pas.
Mais ce qui m’enrage, c’est le temps que le staff policier a utilisé pour déployer cette stratégie de vérification des portières. C’est le temps que le policier a mis pour procéder aux vérifications durant cette nuit-là. C’est le temps qu’il a mis pour compléter cette fameuse contravention…

Car pendant ce temps, à Montréal, ce policier n’aurait-il pas pu vaquer à d’autres occupations plus utiles ?
Je pense à ce jeune qui a accédé facilement, et pour la première fois, à des drogues dures et dont il ne reviendra peut-être jamais, hélas, en raison de son terrain sous-jacent de souffrance. Chaque futur toxicomane en a pris une première fois ...
Et ce jeune qui n’a pas eu la chance d’assister à des séances de prévention de la criminalité/témoignages d’anciens criminels repentis. Qui n’a pas saisi une seule seconde – sinon il n’aurait jamais pris le risque de – que la souffrance psychologique est friande d’intoxicants et que la criminalité est une usine à souffrances.
Et là, j’ai une pensée toute particulière pour le père d’une de mes meilleures amies françaises, monsieur Ignace. Il vivait dans une banlieue huppée de la région parisienne, Le Vésinet, l’équivalent d’Outremont au Québec. Ces deux quartiers sont d’ailleurs jumelés... Monsieur Ignace ne fermait jamais sa voiture, surtout l’hiver, et ce pour que les itinérants puissent y trouver un toit et quelques couvertures.
De bon matin, comme moi, son père était monté dans son automobile. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’il entendit un individu crier en arrière : « aye, où tu m’emmènes ? ».

Et je me questionne sur ce que, nous, nous voulons comme société... Pour ma part, je pense que la société dans laquelle nous vivons aujourd’hui ne peut pas se permettre d’axer ses actions sur des choses aussi peu importantes que des portières non verrouillées. Peut-être un jour mais pas maintenant.
Et vous, qu’auriez-vous préférés ? Tomber sur une contravention de 47 $ ou sur un itinérant sagement endormi ?
La semaine dernière, monsieur Ignace nous a quitté. Monsieur Ignace, je vous dédie ce texte et au nom des itinérants qui ont trouvé refuge dans votre petite auto, je vous remercie. De là-haut, si vous pouviez éparpiller ces belles pensées dans un maximum d’âmes sur terre, ce serait merveilleux. Et je veux croire que c’est possible.
Isabelle Crouzet

Monday, December 10, 2012

Les marginaux placés dans des camps aux Pays-Bas

Le Journal du Siècle rapporte ici que les personnes «antisociales et violentes» seront mises à l'écart de la société dans le but de leur «apprendre à se comporter». Ils croient ainsi que le tout aura un effet dissuasif. Cela est contraire  à toutes les théories plaidant que les thérapies peuvent aider les gens à gérer leur violence...

Jeune, sans abri et gay, à New York

Le New Yorker présente, dans cet article (bloqué sur leur site, sauf aux abonnés, mais le vidéo relate bien le tout) une jeune transgenre qui s'est fait jeter de chez elle après avoir annoncé son identité sexuelle à ses parents. On y parle de la vie des jeunes de la rue et plus spécifiquement, de la communauté des gays et transgenres de la rue.

Thursday, December 6, 2012

Une nouvelle série radio prochainement

Après Les Voix de la rue, qui a été diffusée en 2011-2012 sur les ondes de Radio Ville-Marie, une nouvelle série prendra les ondes de la même radio à compter de janvier 2013. J'en serai la réalisatrice et l'animatrice. Cette nouvelle série abordera la marginalité sous plusieurs aspects à l'intérieur de vingt-deux épisodes. Soyez à l'écoute!

Wednesday, November 28, 2012

Saturday, November 10, 2012

Les Roms à Paris

Libération présente sur son site internet (http://www.liberation.fr/societe/2012/11/08/le-froid-trottoir-des-roms_859061#s1) les images captées par un photographe de Roms vivant dans les rues de Paris. À voir!

Tuesday, October 16, 2012

Retour à Las Vegas

Je vous ai déjà parlé du livre Beneath the Neon de Matthew O'Brien qui porte sur les tunnels de Las Vegas. Un photographe y a accompagné le journaliste en février dernier. Les images sont sur Vice: http://www.vice.com/read/giles-clarke-ventures-into-the-neon-underground


Une table ronde télévisée sur l'itinérance à London (Ontario)

Une table ronde très intéressante sur l'itinérance à London (Ontario) s'est faite dans les derniers jours pour mieux comprendre le phénomène dans la ville. Une personne y fait également un témoignage de son parcours à la rue. À voir ici: http://rogerstv.com/page.aspx?lid=237&rid=9&sid=3258&gid=102676 (en anglais).

Sunday, October 14, 2012

À New York, les jeunes de la rue se tournent de plus en plus vers la prostitution

Selon cet article du Huffington Post, de plus en plus de jeunes de la rue voient en la prostitution leur seule façon de survivre dans l'absence d'un nombre suffisants de lits fournis par la Ville: http://www.huffingtonpost.com/carl-siciliano/denied-shelter-beds-many-of-nycs-homeless-youth-turn-to-prostitution_b_1949526.html

Saturday, September 1, 2012

La Grande-Bretagne criminalise les squatteurs

En date d'aujourd'hui, 1er septembre, la Grande-Bretagne souhaite rendre le squatting illégal, selon cet article de la BBC (en anglais): http://www.bbc.co.uk/news/business-19408949

Qu'en pensez-vous?

Saturday, July 7, 2012

Pour des nouvelles sur l'itinérance (en anglais)

Pour des nouvelles sur l'itinérance, suivez Mark Horvath sur Twitter et Facebook @invisiblepeople ou @hardynormal. Ses nouvelles et rencontres couvrent autant le Canada, les États-Unis ou même le Royaume-Uni.

Monday, July 2, 2012

La lecture pour une réduction de peine, et une station de métro désaffectée qui accueille des personnes en difficulté

Selon cet article http://blogs.lexpress.fr/chica-de-paris/2012/06/28/dans-les-prisons-bresiliennes-on-purge-sa-peine-plus-vite-par-la-lecture/ du magazine français L'Express, au Brésil, lire un livre n'apporte pas seulement une plus grande culture, mais aussi une réduction de la peine! Un maximum de lectures est cependant imposé, et chaque lecture peut contribuer à réduire la peine de quatre jours.

Paris a trouvé une façon originale d'occuper l'espace laissé vacant par une ancienne station de métro dans le 3e arrondissement. En effet, l'Armée du Salut y a crée L'Espace Solidarité Saint-Martin, une sorte de centre de jour ouvert aux personnes sans domicile fixe ou démunies: http://www.mairie3.paris.fr/mairie03/jsp/site/Portal.jsp?document_id=12033&portlet_id=986

Monday, May 14, 2012

Je lis actuellement un recueil de textes d'Hunter S.Thompson, The Great Shark Hunt, volume 1, où il parle de tout allant de Nixon à l'Amérique latine, et plus encore. Un de ses textes, Living in the time of Alger, Greeley, Debs, paru dans le National Observer en 1964, aurait pu être écrit à Montréal en 2012. Thompson y trace le portrait de personnes en situation d'itinérance, d'hommes qui travaillent sur des jobs à la journée, qu'il croise dans les truck stops de l'ouest américain. Un portrait très sensible qu'il faut lire, et qui se termine par ces paroles:

 «I returned to the Holiday Inn - where they have a swimming pool and air-conditionned romms- to consider the paradox of a nation that has given so much to those who preach the glories of rugged individualism from the security of countless corporate sinecure, and so little to that diminishing band of yesterday's refugees who still practice it, day by day, in a tough, rootless and sometimes witless style that most of us have long since been weaned away from.»

Tuesday, March 20, 2012

Dons de nourriture aux organismes interdits à NYC

Le maire Bloomberg s'attaque à l'alimentation des personnes en situation d'itinérance et, parce que la valeur nutritive des dons de nourriture aux abris ne peuvent être contrôlés, il interdit de tels dons aux organismes. Un article de CBS ici expose la situation:  http://newyork.cbslocal.com/2012/03/19/bloomberg-strikes-again-nyc-bans-food-donations-to-the-homeless/

État de la situation de l'itinérance au Nouveau-Brunswick

Le rapport annuel 2011 du Groupe d'action sur les sans-abris au Nouveau-Brunswick vient d'être publié, selon Radio-Canada qui en rapporte la nouvelle ici: http://www.radio-canada.ca/regions/atlantique/2012/03/19/010-portrait-itinerance-nouveau-brunswick.shtml

Saturday, March 17, 2012

Quand la santé mentale nuit à la crédibilité

Un article très intéressant sur Healthy place sur la façon dont les gens perçoivent ceux qui vivent avec un problème de santé mentale. En anglais: http://www.healthyplace.com/blogs/breakingbipolar/2012/03/loosing-credibility-because-of-your-mental-illness/

Décharge

Le réalisateur Benoit Pilon a fait, pour son deuxième film de fiction, Décharge, une étude profonde du monde de la rue. On y rencontre un homme, éboueur de métier et propriétaire d'une compagnie, interprété par David Boutin, qui a été sauvé quinze ans plus tôt de la jungle de la rue par une intervenante, qu'il a fini par épouser. Un jour, en pleine run, il tombe sur Eve, jouée par Sophie Desmarais, qui est sous l'emprise de l'héroïne et d'un gang de rue. Voyant en elle l'opportunité de faire ce que sa blonde a fait pour lui, il tente de la sauver, sans son accord. Le film est brillamment interprété et d'un réalisme inouï. Jamais on ne tombe dans le pathos, dans la pitié. Benoit Pilon fait preuve d'une immense compréhension et d'une grande humanité dans sa façon de traiter cette réalité. Je me dois aussi de souligner le réalisme de la fin, qui amène une charge de plus de crédibilité au film. Il faut davantage de films comme celui-là, pour mieux comprendre la toxicomanie!

Monday, February 6, 2012

On the Bowery: caméra sur la vie

En 1956, s'inspirant du néoréalisme italien (Le voleur de bicyclette, de Vittorio de Sica, en est un exemple probant), le réalisateur Lionel Rogosin posait sa caméra dans le quartier Bowery, dans le Lower Easr Side de New York. On the Bowery, c'est en quelque sorte un docu-fiction, car les personnages ont participé à l'élaboration du scénario. Bien avant cela, Rogosin s'était fait connaître des habitués du quartier en s'invitant dans leur quotidien. Le résultat est intimiste. Le portrait qui en résulte en est un qui est bien loin du Bowery qu'on connait aujourd'hui: le métro y était aérien à l'époque, par exemple, et le quartier n'était pas le quartier hip qu'on connait maintenant depuis plusieurs années. On y voit plusieurs hommes qui sont touchés par le manque d'emplois, qui sont chanceux s'ils arrivent à travailler une journée de temps à autre. La caméra s'attarde aussi sur plusieurs personnes que l'on voit dormir en pleine rue, frappés par la malédiction du manque d'emploi et de l'alcool. Le film de Rogosin est empreint d'un grand humanisme, et il est à voir.

Sunday, February 5, 2012

Le visage de l'itinérance change à New York

40 000 individus seraient sans domicile à New York, où le portrait a véritablement changé ces dernières années. Il n'est pas rare d'y trouver des familles et des gens apportant des téléphones intelligents, selon cet article très intéressant du New York Times:  http://www.nytimes.com/2012/02/05/nyregion/ordinary-families-cloaked-in-a-veil-of-homelessness.html

Tuesday, January 24, 2012

La rue, liberté? Pas tant que ça!

Imaginez ce que ce serait de vivre selon les horaires des autres, manger à l'heure que les repas sont servis, pas quand on a faim et pas ce qu'on a envie de manger, se doucher à un horaire prédéterminé par d'autres, se coucher à l'heure qu'on décide pour vous (si on dort dans les refuges, bien sûr).

On m'a dit que le moment le plus significatif, quand on se sort de la rue, est le moment qu'on nous remet notre clé, parce qu'elle signifie enfin qu'on peut aller et venir à notre guise.